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发表于 2008-8-12 23:24:56
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Lenovo mise sur les Jeux pour devenir une marque mondiale
LE MONDE | 12.08.08 | 14h23 • Mis à jour le 12.08.08 | 14h23
Immeubles de verre et d'acier tout en courbes, larges bassins que l'on franchit sur des passerelles de ciment, foule de jeunes, qui, badge autour du cou, se précipitent vers la cantine : bienvenue sur le "campus de recherche" pékinois du fabricant de micro-ordinateurs Lenovo et sponsor des JO, à 30 km au nord-ouest de Pékin.
La zone, dédiée aux technologies de l'information, s'appelle Shangdi. Le quartier général est à cinq minutes. Ce pourrait être là que se prennent les décisions d'un groupe qui, depuis le rachat de la division PC d'IBM en 2005, est devenu le quatrième mondial ; ce ne l'est pas exactement - ou plut魌 ce ne l'est plus : Lenovo n'a pas un seul siège, mais cinq "centres de décision". Son grand patron, le chairman chinois Yuang Yuanqing, officie depuis Raleigh, en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. Son PDG, l'Américain Bill Amelio, est à Singapour. L'un des trois centres de recherche est au Japon. Et Bangalore, en Inde, accueille son "hub marketing mondial".
Est-ce pour mieux noyer les pistes de la nationalité ? "Lenovo a démarré en Chine, puis a acquis une société trois fois plus grosse, qui avait déjà une présence globale. Qu'est-ce que cela fait de nous ? Une société globale, avec des racines chinoises", explique Milko Van Duijl, président de Lenovo Europe, Moyen-Orient et Afrique, Néerlandais de son état et ancien d'IBM. Dans la présentation power point qui suit, on apprend que "la globalisation, c'est du passé. Les anciens concepts de délocalisation (offshoring) et d'externalisation (outsourcing) n'ont plus de sens. (...) Le business global est partout. Les produits sont fabriqués dans le monde entier".
Adieu, en quelque sorte, le "made in China", trop commun ? La première société postglobale de l'histoire a en tout cas misé sur les Jeux olympiques de Pékin pour marquer les esprits : "Quand vous démarrez une marque, il vous faut une "coming out party"", déclare M. Van Duijl. En 2004, Lenovo a signé comme partenaire du CIO pour deux olympiades (Turin et Pékin). L'Italie fut un coup d'essai, la Chine doit être un coup de ma顃re : en fournissant 30 000 pièces d'équipement et 580 ingénieurs, Lenovo veut montrer qu'il est à la hauteur de l'un des événements technologiquement les plus exigeants.
SYMBOLIQUE, LE RACHAT DE LA DIVISION PC D'IBM
Pour couronner le tout, ses designers ont remporté le concours du dessin de la flamme olympique, en imaginant une forme et des motifs qui rappellent les rouleaux de papier - en hommage à l'invention du papier par la Chine. Une cerise promotionnelle, gratuite, sur un g鈚eau qui co鹴e très cher : la somme est confidentielle. En 2004, elle avait été estimée à 65 millions de dollars dans la presse chinoise, mais elle serait proche du double.
A l'origine, Lenovo s'appelait Legend : cette start-up à la mode communiste lancée en 1984 émane alors d'un projet de l'académie des sciences - qui détient aujourd'hui encore 65 % de Legend Holdings, l'actionnaire principal de Lenovo avec 41,8 % des parts. Legend distribue des PC occidentaux en Chine, et a été désignée pour mettre au point un PC chinois. Les ingénieurs qui l'ont créée font preuve d'initiative, tout en bénéficiant de juteux contrats publics.
Le rachat de la division PC d'IBM, en 2005, a valeur, bien s鹯, de symbole : la Chine entre avec fracas sur la scène des fusions et acquisitions mondiales. L'intégration est décrite aujourd'hui par la communication du groupe comme un cas d'école : Lenovo a même décidé d'abandonner plus rapidement que prévu la marque IBM - tout en gardant le nom de ThinkPad pour l'ordinateur portable.
En France, on voit encore peu Lenovo : la marque vient à peine d'être accessible au grand public, notamment Auchan et Planète Saturn. Jusqu'alors, la majorité des clients de Lenovo étaient des "grands comptes" (Alcatel, Michelin, organismes d'Etat...), hérités des années IBM. La plupart ont fait confiance aux nouvelles équipes.
En Chine, Lenovo domine avec 33 % de parts de marché - et un modèle économique qui a fait ses preuves, basé sur une forte capacité d'adaptation aux demandes des clients et des distributeurs. Aujourd'hui, ce modèle de choc made in China est adapté à l'Europe et aux Etats-Unis.
Brice Pedroletti
http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques-toute-l-actualite/article/2008/08/12/lenovo-mise-sur-les-jeux-pour-devenir-une-marque-mondiale_1082687_1074179.html |
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