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[[求助与讨论]] 名著导读:莫泊桑短篇《项链》

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发表于 2007-4-19 16:03:59 | 显示全部楼层 |阅读模式
  C'était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d'employés. Elle n'avait pas de dot, pas d'espérances, aucun moyen d'être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l'Instruction publique.
  Elle fut simple, ne pouvant être parée, mais malheureuse comme une déclassée; car les femmes n'ont point de caste ni de race, leur beauté, leur gr鈉e et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d'élégance, leur souplesse d'esprit sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.
  Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l'usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses, dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aper鐄e, la torturaient et
I'indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres nettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l'attention.
  Quand elle s'asseyait, pour d頽er, devant la table ronde couverte d'une nappe de trois jours, en face de son mari qui découvrait la soupière en déclarant d'un air enchanté: 獳h! le bon pot-au-feu! je ne sais rien de meilleur que cela, elle songeait aux d頽ers fins, aux argenteries reluisantes, aux tapisseries peuplant les murailles de personnages anciens et d'oiseaux étranges au milieu d'une forêt de féerie; elle songeait aux plats exquis servis en des vaisselles merveilleuses, aux galanteries chuchotées et écoutées avec un sourire de sphinx, tout en mangeant la chair rose d'une truite ou des ailes de gélinotte.
  Elle n'avait pas de toilettes, pas de bijoux, rien. Et elle n'aimait que cela; elle se sentait faite pour cela. Elle e鹴 tant désiré plaire, être enviée, être séduisante et recherchée.
  Elle avait une amie riche, une camarade de couvent qu'elle ne voulait plus aller voir, tant elle souffrait en revenant. Et elle pleurait pendant des jours entiers, de chagrin, de regret, de désespoir et de détresse.

  Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux et tenant à la main une large enveloppe.
  -Tiens, dit-il, voici quelque chose pour toi.
  Elle déchira vivement le papier et en tira une carte qui portait ces mots:
  \"Le ministre de l'Instruction publique et Mme Georges Ramponneau prient M. et Mme Loisel de leur faire l'honneur de venir passer la soirée à l'h魌el du ministère, le lundi 18 janvier.\"
  Au lieu d'être ravie, comme l'espérait son mari, elle jeta avec dépit l'invitation sur la table, murmurant:
  - Que veux-tu que je fasse de cela?
  - Mais, ma chérie, je pensais que tu serais contente. Tu ne sors jamais, et c'est une occasion, cela, une belle! J'ai eu une peine infinie à l'obtenir. Tout le monde en veut; c'est très recherché et on n'en donne pas beaucoup aux employés. Tu verras là tout le monde officiel.
  Elle le regardait d'un oeil irrité, et elle déclara avec impatience:
  - Que veux-tu que je me mette sur le dos pour aller là?
  Il n'y avait pas songé; il balbutia:
  - Mais la robe avec laquelle tu vas au thé鈚re. Elle me semble très bien, à moi...
  Il se tut, stupéfait, éperdu, en voyant que sa femme pleurait. Deux grosses larmes descendaient lentement des coins des yeux vers les coins de la bouche; il bégaya:
  - Qu'as-tu? qu'as-tu?
  Mais, par un effort violent, elle avait dompté sa peine et elle répondit d'une voix calme en essuyant ses joues humides:
  - Rien. Seulement je n'ai pas de toilette et par conséquent, je ne peux aller à cette fête. Donne ta carte à quelque collègue dont la femme sera mieux nippée que moi.
  Il était désolé. Il reprit:
  - Voyons, Mathilde. Combien cela co鹴erait-il, une toilette convenable, qui pourrait te servir encore en d'autres occasions, quelque chose de très simple?
  Elle réfléchit quelques secondes, établissant ses comptes et songeant aussi à la somme qu'elle pouvait demander sans s'attirer un refus immédiat et une exclamation effarée du commis économe.
  Enfin, elle répondit en hésitant:
  - Je ne sais pas au juste, mais il me semble qu'avec quatre cents francs je pourrais arriver.
  ll avait un peu p鈒i, car il réservait juste cette somme pour acheter un fusil et s'offrir des parties de chasse, l'été suivant, dans la plaine de Nanterre, avec quelques amis qui allaient tirer des alouettes, par là, le dimanche.
  Il dit cependant:
  - Soit. Je te donne quatre cents francs. Mais t鈉he d'avoir une belle robe.

  Le jour de la fête approchait, et Mme Loisel semblait triste, inquiète, anxieuse. Sa toilette était prête cependant. Son mari lui dit un soir:
  - Qu'as-tu? Voyons, tu es toute dr鬺e depuis trois jours.
  Et elle répondit:
  - Cela m'ennuie de n'avoir pas un bijou, pas une pierre, rien à mettre sur moi. J'aurai l'air misère comme tout. J'aimerais presque mieux ne pas aller à cette soirée.
  Il reprit:
  - Tu mettras des fleurs naturelles. C'est très chic en cette saison-ci. Pour dix francs tu auras deux ou trois roses magnifiques.
  Elle n'était point convaincue.
  - Non... il n'y a rien de plus humiliant que d'avoir l'air pauvre au milieu de femmes riches.
  Mais son mari s'écria:
  - Que tu es bête! Va trouver ton amie Mme Forestier et demande-lui de te prêter des bijoux. Tu es bien assez liée avec elle pour faire cela.
  Elle poussa un cri de joie.
  - C'est vrai. Je n'y avais point pensé.
  Le lendemain, elle se rendit chez son amie et lui conta sa détresse. Mme Forestier alla vers son armoire à glace, prit un large coffret, l'apporta, l'ouvrit, et dit à Mme Loisel:
  - Choisis, ma chère.
  Elle vit d'abord des bracelets, puis un collier de perles, puis une croix vénitienne, or et pierreries, d'un admirable travail. Elle essayait les parures devant la glace, hésitait, ne pouvait se décider à les quitter, à les rendre. Elle demandait toujours:
  - Tu n'as plus rien d'autre?
  - Mais si. Cherche. Je ne sais pas ce qui peut te plaire.
  Tout à coup elle découvrit, dans une bo顃e de satin noir, une superbe rivière de diamants; et son coeur se mit à battre d'un désir immodéré. Ses mains tremblaient en la prenant. Elle l'attacha autour de sa gorge, sur sa robe montante. et demeura en extase devant elle-même.
  Puis, elle demanda, hésitante, pleine d'angoisse:
  - Peux-tu me prêter cela, rien que cela?
  - Mais oui, certainement.
  Elle sauta au cou de son amie, l'embrassa avee emportement, puis s'enfuit avec son trésor.

  Le jour de la fête arriva. Mme Loisel eut un succès. Elle était plus jolie que toutes, élégante, gracieuse, souriante et folle de joie. Tous les hommes la regardaient, demandaient son nom, cherchaient à être présentés. Tous les attachés du cabinet voulaient valser avec elle. Le Ministre la remarqua.
  Elle dansait avec ivresse, avec emportement, grisée par le plaisir, ne pensant plus à rien, dans le triomphe de sa beauté, dans la gloire de son succès, dans une sorte de nuage de bonheur fait de tous ces hommages, de toutes ces admirations, de tous ces désirs éveillés, de cette victoire si complète et si douce au coeur des femmes.
  Elle partit vers quatre heures du matin. Son mari, depuis minuit, dormait dans un petit salon désert avec trois autres messieurs dont les femmes s'amusaient beaucoup.
  Il lui jeta sur les épaules les vêtements qu'il avait apportés pour la sortie, modestes vêtements de la vie ordinaire, dont la pauvreté jurait avec l'élégance de la toilette de bal. Elle le sentit et voulut s'enfuir, pour ne pas être remarquée par les autres femmes qui s'enveloppaient de riches fourrures.
  Loisel la retenait:
  - Attends donc. Tu vas attraper froid dehors. Je vais appeler un fiacre.
  Mais elle ne l'écoutait point et descendait rapidement l'escalier. Lorsqu'ils furent dans la rue, ils ne trouvèrent pas de voiture; et ils se mirent à chercher, criant après les cochers qu'ils voyaient passer de loin.
  Ils descendaient vers la Seine, désespérés, grelottants. Enfin, ils trouvèrent sur le quai un de ces vieux coupés noctambules qu'on ne voit dans Paris que la nuit venue, comme s'ils eussent été honteux de leur misère pendant le jour.
  Il les ramena jusqu'à leur porte, rue des Martyrs, et ils remontèrent tristement chez eux. C'était fini, pour elle. Et il songeait, lui, qu'il lui faudrait être au Ministère à dix heures.
  Elle 魌a les vêtenoents dont elle s'était enveloppé les épaules, devant la glace, afin de se voir encore une fois dans sa gloire. Mais soudain elle poussa un cri. Elle n'avait plus sa rivière autour du cou!
  Son mari, à moitié dévêtu déjà, demanda:
  - Qu'est-ce que tu as?
  Elle se tourna vers lui, affolée:
  - J'ai... j'ai... je n'ai plus la rivière de Mme Forestier.
  Il se dressa, éperdu:
  - Quoi!... comment!... Ce n'est pas possible!
  Et ils cherchèrent dans les plis de la robe, dans les plis du manteau, dans les poches, partout. Ils ne la trouvèrent point.
  Il demandait:
  - Tu es s鹯e que tu l'avais encore en quittant le bal?
  - Oui, je l'ai touchée dans le vestibule du Ministère.
  - Mais si tu l'avais perdue dans la rue, nous l'aurions entendue tomber. Elle doit être dans le fiacre.
- Oui. C'est probable. As-tu pris le numéro?
  - Non. Et toi, tu ne l'as pas regardé?
  - Non.
  Ils se contemplaient atterrés. Enfin Loisel se rhabilla.
  - Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas.
  Et il sortit. Elle demeura en toilette de soirée, sans force pour se coucher, abattue sur une chaise, sans feu, sans pensée.
  Son mari rentra vers sept heures. Il n'avait rien trouvé.
  Il se rendit à la Préfecture de police, aux journaux, pour faire promettre une récompense, aux compagnies de petites voitures, partout enfin où un soup鏾n d'espoir le poussait.
  Elle attendit tout le jour, dans le même état d'effarement devant cet affreux désastre.
  Loisel revint le soir, avec la figure creusée, p鈒ie; il n'avait rien découvert.
  - Il faut, dit-il, écrire à ton amie que tu as brisé la fermeture de sa rivière et que tu la fais réparer. Cela nous donnera le temps de nous retourner.
  Elle écrivit sous sa dictée.

  Au bout d'une semaine, ils avaient perdu toute espérance.
  Et Loisel, vieilli de cinq ans, déclara:
  - Il faut aviser à remplacer ce bijou.
  Ils prirent, le lendemain, la bo顃e qui l'avait renfermé, et se rendirent chez le joaillier, dont le nom se trouvait dedans. Il consulta ses livres:
  - Ce n'est pas moi, madame, qui ai vendu cette rivière; j'ai d
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