法语阅读 雨果的情书
7 mars 1833Je vous aime, mon pauvre ange, vous le savez bien, et pourtant vous voulez que je vous l’écrive. Vous avez raison. Il faut s’aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l’écrire, et puis il faut se baiser sur la bouche, sur les yeux, et ailleurs. Vous êtes ma Juliette bien-aimée.
Quand je suis triste, je pense à vous, comme l’hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l’ombre. Vous voyez bien, Juliette, que je vous aime de toute mon 鈓e.
Vous savez l’air jeune comme un enfant, et j’air sage comme une mère, aussi je vous enveloppe de tous ces amours là à la fois.
Baisez-moi, belle Juju!
V.
8 avril 1834
Puisque l’espoir de te voir ce soir s’évanouit à chaque instant, ma pauvre bien-aimée, je veux du moins qu’un tendre bonjour de moi aille te trouver demain matin dans ton lit à ton réveil. Tu recevras cette petite lettre vers onze heures du matin et j’espère qu’elle sera la première chose que liront tes beaux yeux encore à demi noyés dans le sommeil. Tu feras entr’ouvrir ta fenêtre et ton rideau, tu sentiras battre ton cœur en voyant combien je t’aime, et tu seras rose et joyeuse pour le moment où je t’embrasserai.
Je pense que d’ici là il y aura une triste soirée et une triste nuit solitaire à passer, et cela m’attriste. Mais quand on s’aime, il faut souvent vivre dans le lendemain.
A demain donc.
J’aime ton 鈓e comme j’admire ton visage. Tu es un beau livre admirablement relié. Je te remercie de m’y avoir si souvent laissé lire.
Je te baise de la tête aux pieds.
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